FlanquĂ©d’une mise en scĂšne trĂšs acadĂ©mique, d’une musique Ă©videmment classique (Mozart et Beethoven), ce qui rebutera sans doute les amateurs d’inventions formelles, Le discours d’un roi dĂ©roule un scĂ©nario psychanalytique classique : Albert, pour qui s’adresser en public relĂšve du supplice, devra puiser au fond de lui‑mĂȘme et de ses blocages existentiels
Aujourd’hui, je laisse la parole Ă  mon collĂšgue Christian Pastoret 😉 Tanguy ———————————————- Ludwig Van Beethoven 1770-1827 Symphony No. 7 en La Majeur, Op. 92 – 2e mouvement Allegretto Ce 2e mouvement de la 7e symphonie 1811-12 a Ă©tĂ© utilisĂ© dans une trentaine de bandes originales de films. On peut comprendre pourquoi dĂšs les premiĂšres mesures, la mĂ©lodie, magnifique, d’abord douce et grave, permet de souligner la tension Ă©voquĂ©e par des images van Beethoven – Symphony No 7 Allegretto- Muti-EXTRAIT La tension est renforcĂ©e progressivement par la montĂ©e en puissance rythmique et harmonique. Chaque cycle de mĂ©lodie sur 3×8 mesures franchit un nouveau palier, dĂ©butant piano uniquement les cordes jusqu’au fortissimo orchestre tutti. La section de cordes est composĂ©e de Violons I, Violons II, Altos, Violoncelles I, et Violoncelles II et contrebasses Ă  l’unisson Depuis Beethoven, les violoncelles sont souvent scindĂ©s en violoncelles I unisson avec les altos et violoncelles II unisson avec les basses. Ouverture du mouvement L’accord d’ouverture jouĂ© par les bois et les cors prĂ©sente la tonalitĂ© principale du mouvement, La mineur Hautbois do – mi Clarinettes en la mi – la Bassons la – do Cors en mi mi – mi La troisiĂšme mesure voit les bois et les cordes s’éteindre, et l’arrivĂ©e des altos et cordes graves. Vont suivre 5 cycles de mĂ©lodie, dĂ©butant tout en retenue, jusqu’à l’envolĂ©e dynamique. Rythme Le mouvement se poursuit comme une marche funĂšbre signature 2/4, tempo 76 avec rĂ©pĂ©tition de la mĂȘme figure rythmique ostinato sur 8 mesures, qui sera reprise par diffĂ©rentes sections Piano Mesures 3-26 partie piano ; exposĂ© du thĂšme par les altos, violoncelles et contrebasses. THÈME PRINCIPAL Le thĂšme est principalement portĂ©e par les altos I, mais il est difficile de distinguer une rĂ©elle mĂ©lodie avec chacune des parties prise sĂ©parĂ©ment. En fait, mĂ©lodie » et accompagnement sont intrinsĂšquement liĂ©s. – Altos Altos I seuls Altos II seuls – Les violoncelles et contrebasses complĂštent Ă  la fois le thĂšme et l’harmonie Violoncelles I seuls – Violoncelles II et contrebasses II Violoncelles II et contrebasses Le thĂšme est vĂ©ritablement posĂ© lorsque toutes les parties de cordes sont jouĂ©es simultanĂ©ment HARMONISATION IndĂ©pendamment du rythme de marche, qui donne toute sa gravitĂ© au thĂšme, on peut dĂ©construire » le thĂšme en accords bien que ce genre de grille ne soit pas l’habitude en classique, mais habituellement rĂ©servĂ© au rock et au jazz !. On peut remarquer les cadences V I E/Am et I V Am/E, le passage par la tonalitĂ© de C majeur fin de la 1Ăšre partie et les enchaĂźnements d’accords majeurs-mineurs B/Bm puis A/Am dans la 2e partie. Accords, partie 1 – 7e- Melodie part Accords, partie 2 – 7e- Melodie part La troisiĂšme partie du thĂšme est la rĂ©pĂ©tition pianissimo de la deuxiĂšme partie. Version orchestrale, mesures 1-26 van Beethoven – Symphony No 7 Allegretto-Muti MES Ricardo Muti, Philadelphia Orchestra, 1979 Contre-chant Mesures 27-50 l’orchestre reprend pianissimo ; la mĂ©lodie est reprise par les seconds violons, et l’animation est créée par la variation du rythme des cordes graves, et l’arrivĂ©e du contre-chant par les altos et violoncelles. Les violons II reprennent Ă  l’octave la partie des altos des mesures 3-26, les notes sont tenues et le timbre devient brillant. Durant toute cette partie, violoncelles II et contrebasses jouent les mĂȘmes notes que celles des mesures 3-26 sans dĂ©tailler les montĂ©es Ă  l’octave et quelques exceptions, en variant la figure rythmique qui devient – 7e- Rythm MES 27-50 – CELLOS II Violoncelles II et contrebasses, figure rythmique des mesures 27-50 Les altos et violoncelles I en contre-chant jouent la mĂȘme partie, des notes tenues et des notes enrichies d’ornements mordants qui vont se combiner aux violons II – 7e- Theme-MES 27-50-Violons II Violas Violons II son de violon, altos et violoncelles I son de piano, mesures 27-50 Crescendo poco a poco Mesures 51-74 l’orchestre redĂ©marre piano avec une augmentation progressive ; la mĂ©lodie est reprise Ă  l’octave par les premiers violons ; les seconds violons reprennent Ă  l’octave la partie prĂ©cĂ©dente des altos ; les altos et violoncelles I dĂ©marrent en arpĂšges ; la figure rythmique des violoncelles II et contrebasses varie encore. La dynamique est créée par les arpĂšges [relativement simples, Am la-do-mi, E sol si mi
] et la rythmique syncopĂ©e – 7e- MES 51-67- Arp VA CELLOS I-Rythm VII Mesures 51-66 arpĂšges des altos et violoncelles I son de piano et rythmique des violoncelles II et contrebasses Forte Mesure 67-74 la fin de ce cycle va cette fois ĂȘtre reprise forte ; les hautbois et les bassons viennent appuyer la rythmique, qui va encore s’accentuer sur les derniĂšres mesures avec les flĂ»tes et les cors. van Beethoven – Symphony No 7 Allegretto-Bernstein-MES Mesures 67-74 arrivĂ©e des bois et des cuivres Bernstein, Wiener Philharmoniker, 1978 Fortissimo Mesures 75-90 l’orchestre joue fortissimo avec les bois, les cuivres et les timbales. Certaines des parties prĂ©cĂ©dentes mesure 51-74 sont reprises par une section diffĂ©rente glissement Violons I → Bois/Cuivres ; Violons II → Violons I ; Altos → Violons II. Altos, violoncelles et contrebasses offrent un tourbillon de triolets complĂ©mentaires altos et violoncelles I en triolets sur la premiĂšre partie de la mesure, violoncelles II et contrebasses sur la deuxiĂšme partie – 7e- Triolets MES 75-82 – CELLOS I – CELLOS II Mesures 75-82 triolets des violoncelles I son de piano, violoncelles II et contrebasses van Beethoven – Symphony No 7 Allegretto-Karajan-MES Mesures 75-90 fortissimo Karajan, Berliner Philharmoniker,1977 De diminuendo Ă  dolce Cette partie du mouvement se termine en douceur diminuendo Ă  la mesure 91 pour finir piano dolce pour les bois Ă  la mesure 98. Les 3 mesures suivantes sont un rappel de la derniĂšre partie du thĂšme van Beethoven – Symphony No 7 Allegretto-Karajan-MES Mesures 91-101 diminuendo Karajan, Berliner Philharmoniker,1977 RĂ©capitulation A chacun des cycles, chacune des parties thĂšme, contre-chant, arpĂšges est reprise par une section diffĂ©rente variations des hauteurs et des timbres ; la rythmique Ă©volue, l’orchestre passe progressivement de piano Ă  fortissimo, pour finir en douceur. Évolution des figures rythmiques Suite du mouvement Le mouvement se poursuit en La majeur mesures 102-138, pour revenir en mineur, avec reprise et variations du thĂšme. Le final mesures 254-278 joue avec les variations de timbre des bois et cors Mesures 254-260 flĂ»tes, hautbois, clarinettes, bassons et cors van Beethoven – Symphony No 7 Allegretto-Barenboim MES Final, mesures 254-278 Barenboim, Berliner Philarmoniker, 1989 
 la phrase rythmique s’élevant toujours d’octave en octave, arrive aux premiers violons qui, par un crescendo, la transmettent aux instruments Ă  vent dans le haut de l’orchestre, oĂč elle Ă©clate alors dans toute sa force. LĂ -dessus la mĂ©lodieuse plainte, Ă©mise avec plus d’énergie, prend le caractĂšre d’un gĂ©missement convulsif; des rythmes inconciliables s’agitent pĂ©niblement les uns contre les autres; ce sont des pleurs, des sanglots, des supplications; c’est l’expression d’une douleur sans bornes, d’une souffrance dĂ©vorante
 » Hector Berlioz, Étude critique des symphonies de Beethoven, Ă  propos de l’Allegretto. Je cherche des musiciens cordes, vents
 sur Paris, afin d’interprĂ©ter mes compositions piĂšces de 2-3 minutes, de tendance classique ». Que vous soyez seule ou un groupe dĂ©jĂ  formĂ©, merci de me contacter Christian Pastoret cpastoret

Lediscours d’un roi est plutĂŽt formel et soignĂ© dans la forme mais Tom Hooper parvient Ă  en tirer un rĂ©cit poignant, une vĂ©ritable leçon de courage et de persĂ©vĂ©rance et surtout une belle histoire d’amitiĂ© entre deux hommes de tempĂ©rament et de milieu diffĂ©rents. Le second long-mĂ©trage du rĂ©alisateur britannique est une nouvelle rĂ©ussite avec une distribution haut de gamme

ï»żMis Ă  jour le vendredi 17 dĂ©cembre 2021 Ă  11h04 PubliĂ© le jeudi 13 octobre 2016 Ă  17h34 Orange mĂ©canique de Stanley Kubrick, IrrĂ©versible de Gaspar NoĂ©, ou encore Elephant de Gus Van Sant, tous ces films ont un point commun l’utilisation mĂ©morable d'oeuvres de Ludwig van Beethoven. Beethoven au cinĂ©ma, c’est un chien, des navets romantico-biographiques - dont certains bien gratinĂ©s - quelques biopics mieux sentis, mais aussi, et surtout, des scĂšnes parfois mythiques sublimĂ©es par le mouvement d’une symphonie, ou quelques notes d’une piĂšce pour piano
 Nos compositeurs de musique de film, aussi bons soient-ils, ne sont pas Beethoven, Mozart, ou Brahms » Stanley Kubrick Difficile, pour un rĂ©alisateur, de ne pas ĂȘtre tentĂ© de puiser dans l’infinie richesse de la musique classique pour illustrer, voire sublimer son propos. Stanley Kubrick en fit d’ailleurs l’expĂ©rience sur 2001, l’OdyssĂ©e de l’Espace. Hostile aux propositions d’Alex North, retenu pour signer la bande originale du film, le rĂ©alisateur amĂ©ricain se tourna vers Strauss, Khatchatourian et Ligeti. Ludwig van Beethoven, pour sa part, est Ă©ternellement associĂ© Ă  un autre de ses chefs-d’oeuvre Orange MĂ©canique. Quintessence du drame dans Le Discours d’un Roi, fil directeur fragmentaire dans Une femme mariĂ©e, contraste entre douceur et violence dans Elephant, ironie d’une culture qui ne protĂšge pas de la violence dans Orange mĂ©canique
 la musique de Beethoven fut trĂšs rarement utilisĂ©e dans un but de pure illustration, mais bien plus pour souligner le propos d’une scĂšne, et l'enrichir. Orange MĂ©canique, Stanley Kubrick 1971Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Elephant, Gus Van Sant 2003Deux lettres d’amour de Beethoven, la Sonate au Clair de Lune et la Lettre Ă  Elise, jouĂ©es comme des refrains obsĂ©dants par Alex, un adolescent criminel en devenir, inspirĂ© de la fusillade au lycĂ©e Columbine en 1999. LĂ  oĂč l’Alex d’Orange mĂ©canique dĂ©versait sa violence sur des oeuvres jubilatoires, l’Alex d’Elephant trouve refuge dans des compositions calmes, mais rĂ©vĂ©latrices de la frustration, du non-dit, et de la mĂ©lancolie du personnage qui l’amĂšnent lentement vers le massacre. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. IrrĂ©versible, Gaspar NoĂ© 2002Le choix du second mouvement de la 7e Symphonie de Beethoven par Gaspar NoĂ© dans IrrĂ©versible est Ă  la fois un Ă©cho Ă  l’omniprĂ©sente rĂ©fĂ©rence Ă  Kubrick, mais aussi, et surtout, un absolu contre-pied narratif. A l’écƓurante violence saccadĂ©e - y compris sonore - du dĂ©but du film rĂ©pond l’allegretto de la 7e symphonie dans une scĂšne finale de paix et d'innocence filmĂ©e avec beaucoup de grĂące. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Une femme mariĂ©e, Jean-Luc Godard 1964 Il faut, il faut » dit Jean-Paul Belmondo au dĂ©but d_’A bout de souffle,_ citation du dernier mouvement du Quatuor et de l’inscription du compositeur Le faut-il ? Il le faut ! ». Beethoven et Jean-Luc Godard, c’est une longue et riche histoire d’amour. Dans Une femme mariĂ©e 1964, suite de fragments d’un film tournĂ© en 1964 » le rĂ©alisateur utilise - justement - des fragments de quatuors de Beethoven, comme des Ă©lĂ©ments intrusifs et morcelĂ©s qui disparaissent comme ils sont Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. The Barber, Joel et Ethan Coen 2001L’oeuvre de Beethoven, et plus particuliĂšrement ses sonates, constituent un fil directeur du film The Barber des frĂšres Coen. Les rĂ©alisateurs utilisent dans leur film quatre sonates opus 13 - PathĂ©tique », 27 n°2 Sonate au clair de lune », 57 - l’ Appassionata » - et 79, ainsi que le trio avec piano n°7 opus 97. Comme dans Elephant, c’est bien la mĂ©lancolie des sonates de Beethoven que privilĂ©gient les frĂšres Coen dans The Barber, seul univers sonore du personnage principal, Ed Crane, coiffeur rongĂ© par la mĂ©lancolie. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Soleil Vert , Richard Fleischer 1973C’est l’une des scĂšnes les plus mĂ©morables de ce film d’anticipation rĂ©alisĂ© par Richard Fleischer en 1973. Dans un monde Ă©cologiquement dĂ©vastĂ©, oĂč la nature n’est plus qu’un lointain souvenir et la nourriture a Ă©tĂ© remplacĂ©e par le Soylent, Thorn Charlton Heston assiste Ă  l’euthanasie de Sol dans un foyer prĂ©vu Ă  cet effet. Sur l’écran dĂ©filent des images du monde perdu, accompagnĂ©es du premier mouvement de la Pastorale, ici prĂ©sentĂ©e telle que Beethoven lui-mĂȘme la concevait, un Ă©veil d’impressions agrĂ©ables en arrivant Ă  la campagne ». Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. Le discours d’un roi, Tom Hooper 2010Sans parler de polĂ©mique, l’utilisation par le rĂ©alisateur Tom Hooper de la 7Ăšme symphonie de Beethoven - compositeur allemand particuliĂšrement valorisĂ© par les Nazis - sur la dĂ©claration de guerre de la Grande-Bretagne en 1939 dĂ©clencha un flot de commentaires. Pourtant, ce mouvement offre une seconde voix au discours du roi Georges VI et en souligne parfaitement le drame. Pour afficher ce contenu Youtube, vous devez accepter les cookies cookies permettent Ă  nos partenaires de vous proposer des publicitĂ©s et des contenus personnalisĂ©s en fonction de votre navigation, de votre profil et de vos centres d'intĂ©rĂȘt. * Sur le mĂȘme thĂšme * L’OmniprĂ©sence d’un absent
 Marie-Pauline Martin “Ludwig van, le mythe Beethoven” Philharmonie-de-Paris Les 10 petites choses que vous ne saviez peut-ĂȘtre pas sur Beethoven Ludwig van Le mythe Beethoven - L'exposition Ă  la Philharmonie de Paris CĂ©dric Tiberghien visite l’exposition consacrĂ©e Ă  Beethoven Ă  la Philharmonie de Paris Vous trouvez cet article intĂ©ressant ? Faites-le savoir et partagez-le.

LeDiscours d'un roi de Tom Hooper - (2010) - Drame, Drame sentimental. Une nouvelle tentative ridicule d'un medecin pour traiter son defaut d'elocution se solde par un echec cuisant.Logue accepte de soigner son royal patient, mais en respectant ses regles, pour le moins peu conformes a l'etiquette de la cour.Son begaiement lui fait vivre un veritable calvaire derriere le microphone

6 fĂ©vrier 2011 7 06 /02 /fĂ©vrier /2011 1939 LE DISCOURS D'UN ROI Tom Hooper EN BREF Oeuvre classique mais succulente. Le film, subtil et d'une grande maitrise, est un superbe film d'acteurs, qui procure un plaisir inouĂŻ de cinĂ©phile. DotĂ© d'un scĂ©nario pimentĂ© d'une dimension comique exceptionnelle dans un film de ce genre. Tout a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dit sur ce King's speech, qui remporte au moins le prestige d'ĂȘtre le film qui a le plus de nominations aux Oscar. Meilleur film, acteur pour Colin Firth, acteur second rĂŽle pour Geoffrey Rush et actrice second rĂŽle pour Helena Bonham Carter... Comme souvent, on nous propose de nous raconter la grande histoire par la petite histoire. Mais d'habitude, c'est pour montrer qu'un homme puissant n'est au final qu'un homme normal. Ici, c'est un peu l'inverse, c'est un prince au sang royal qui est contraint de travailler sa diction pour devenir un grand homme, le roi Georges VI. Ce fameux discours, c'est celui qu'il doit prononcer pour annoncer Ă  la Grande-Bretagne que le pays rentre en guerre, durant la Seconde Guerre Mondiale. Mais autant le dire, et ainsi donner raison aux critiques nĂ©gatives le film est tout, sauf original. Le discours d'un roi est surtout un film sur l'amitiĂ© naissante entre deux hommes, sur un Ă©pisode historique mĂ©connu. Mais il est tellement bien orchestrĂ©, tellement bien interprĂ©tĂ©, tellement bien Ă©crit, tellement beau, qu'il en devient inoubliable. Tout ici semble ĂȘtre fait pour le cinĂ©phile de base qui aime les beaux dĂ©cors, la belle musique, les bons acteurs une reconstitution allĂ©chante de l'Angleterre de la fin des annĂ©es 30 et du dĂ©but des annĂ©es 40, une merveilleuse bande-son constituĂ©e de trĂšs agrĂ©ables airs du compositeur Alexandre Desplat, et de piĂšces classiques magistrales, le deuxiĂšme mouvement de la septiĂšme de Beethoven, ainsi qu'un morceau des Noces de Figaro de Mozart, et pour couronner le tout trois acteurs magistraux Colin Firth, qui a Ă©patĂ© tout le monde en roi bĂšgue, et qui mĂ©rite l'Oscar qui va lui revenir, Geoffrey Rush, absolument dĂ©licieux en thĂ©rapeute hors normes, et Helena Bonham Carter, merveilleuse femme du roi. On est, pendant deux heures, les oreilles pendues Ă  ces violons, pianos et clarinettes parfaitement harmonieux, les yeux Ă©bahis par tant de richesse visuelle ces plans qui illustrent la puissance du roi, et son impuissance sont majestueux, et on avale ces dialogues savoureux, parfois caustiques, parfois bouleversants. A l'inverse de AngĂšle et Tony, ou l'on perçoit le pouvoir des mots Ă  travers les silences, les dialogues sont ici d'une grande importance, et force est de remarquer que le scĂ©nariste David Seidler sait s'en servir de maniĂšre percutante. Jamais appuyĂ©, le propos dĂ©roule subtilement ses enseignements au fil de dialogues nerveux et malins, nourris d'humour so british. ... Le rĂ©alisateur, affiche une superbe maĂźtrise de sa mise en scĂšne, fluide et enlevĂ©e. Pour faire la part belle Ă  une formidable Ă©quipe d'interprĂštes. Ouest France Ce que beaucoup ont critiquĂ© est la grande naĂŻvetĂ© du film, son grand classicisme, sa consensuelle critique de la royautĂ©. Et si le sujet du film n'Ă©tait pas celui-ci? Et si le film n'Ă©tait qu'un grand film trĂšs agrĂ©able Ă  regarder, quasiment mĂ©lodique, qui n'avait aucune autre prĂ©tention que de montrer une belle histoire? Et si le rĂ©alisateur avait-il dĂ©cidĂ© de montrer une technique rĂ©volutionnaire de soigner pour l'Ă©poque, Ă  la maniĂšre de Marc Dugain en montrant la magnĂ©tiseuse de Staline dans Une exĂ©cution ordinaire l'annĂ©e derniĂšre? Et en poussant plus loin, le rĂ©alisateur ne questionne-t-il pas le manque de hĂ©ros » populaire, le manque de grande figure historique contemporaine, auxquels le peuple s'attache? Comment ne pas ĂȘtre bouleversĂ© par ce discours, sur fond de Beethoven? Comment ne pas Ă©clater de rire devant l'affront d'un modeste thĂ©rapeute face Ă  your royal highness »? Le discours d'un roi est une satisfaction entiĂšre, et les deux heures passent Ă  une vitesse incroyable, mĂȘme si elles se terminent sur une lĂ©gĂšre gĂȘne la seule Ă©prouvĂ©e pendant tout le film comment peut-on montrer un peuple en liesse gĂ©nĂ©rale devant le combat rĂ©ussi d'un seul homme qui fera office jusqu'Ă  sa mort en 1952 de figurant historique, comme les figures royales du royaume britannique contre le bĂ©gaiement, alors que l'on vient d'apprendre que le pays rentre en guerre? Eternelle difficultĂ© des cinĂ©astes Ă  traiter l'Ă©vĂšnement historique et l'Ă©vĂšnement anecdotique, mais difficultĂ© que Tom Hooper parvient Ă  surmonter au titre du seul sujet de son film. Pour autant, le final n'est pas miĂšvre et on a Ă©tĂ© tellement emportĂ© par le discours qu'on reste longtemps haut perchĂ©, avec longtemps ces mĂ©lodies en tĂȘte. 83% de rĂ©ussite. Published by Gagor - dans Critiques de 2011
Crééele 17 juillet 1717, Ă  l’occasion d’un voyage du Roi George 1er sur la Tamise, La Water Music de Haendel reprĂ©sente sans doute l’une des plus belles musiques de fĂȘte de tous les temps. Souvent associĂ©e Ă  la premiĂšre symphonie la Symphonie en si bĂ©mol (1814), cette symphonie n°2 a pourtant une personnalitĂ© bien Ă  elle comme cette façon de pasticher ingĂ©nument Haydn
DĂ©bats Tribunes S’indignant dans une tribune au Monde » de l’utilisation de l’Ɠuvre de Beethoven dans un clip de campagne, le musicologue Bernard Fournier estime notamment que les idĂ©es universalistes et fraternelles sous-tendues par le musicien sont aux antipodes de celles du candidat d’extrĂȘme droite. PubliĂ© le 28 dĂ©cembre 2021 Ă  08h00 - Mis Ă  jour le 28 dĂ©cembre 2021 Ă  08h07 Temps de Lecture 5 min. Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Tribune. Un Ă©vĂ©nement rĂ©cent, l’appropriation par un candidat Ă  la prĂ©sidence de la RĂ©publique de la 7e Symphonie de Beethoven, pour servir de fond sonore Ă  un clip de campagne, nous interpelle profondĂ©ment car elle ne nous semble pas trĂšs honnĂȘte, et cela pour au moins deux raisons. Tout d’abord, la musique pure n’est apte ni Ă  porter une idĂ©ologie, quelle qu’elle soit, ni Ă  vĂ©hiculer un sens. La musique pure, celle qui est sans relation avec un texte, ne peut porter en soi aucune idĂ©e formulable en mots, elle ne peut ni soutenir une thĂšse ni dĂ©velopper d’arguments. Si on peut parler d’ idĂ©e musicale », c’est pour dĂ©signer une entitĂ© qui se dĂ©ploie dans le monde des sons et n’est apte qu’à susciter des sensations et des Ă©motions ressenties de maniĂšre diffĂ©rente par chaque sujet. Lire la chronique de Michel Guerrin Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Le clip de campagne Ă©lectorale d’Eric Zemmour exacerbe un phĂ©nomĂšne maintes fois vĂ©rifiĂ© la culture n’est jamais un sujet de propositions, elle est instrumentalisĂ©e » Certes, l’organisation architecturale des Ɠuvres, le traitement des motifs ont, et spĂ©cialement chez Beethoven, un sens et une finalitĂ©. Ils dĂ©terminent un parcours expressif qu’on peut dĂ©crire avec des mots mais les descriptions qui peuvent en ĂȘtre faites sont Ă©minemment subjectives, elles dĂ©pendent de la personnalitĂ© de qui les propose. La musique est incapable de dire En tout cas, il est hasardeux, voire absurde de penser que la musique dit quelque chose qu’ontologiquement elle est incapable de dire puisqu’elle ne dit ni ne dĂ©crit rien, d’oĂč certaines dĂ©rives ridicules comme celle de la musicologue, Susan McClary, qui, dans les annĂ©es 1980, projette sur le premier mouvement purement instrumental de la 9e Symphonie le fantasme d’une confrontation sexuelle violente, connotant un viol. On sent bien que ce genre d’élucubration est dictĂ© non pas par un rapport cohĂ©rent et organique Ă  l’Ɠuvre mais par une posture idĂ©ologique radicale qui vise Ă  plaquer systĂ©matiquement une croyance personnelle sur n’importe quel objet, aussi inadaptĂ© qu’il puisse ĂȘtre. Ce qui se rĂ©vĂšle sans pertinence pour des questions sociologiques l’est tout autant pour des questions politiques. DĂ©cryptage Article rĂ©servĂ© Ă  nos abonnĂ©s Eric Zemmour candidat Ă  la prĂ©sidentielle dans un clip qui fait hurler les ayants droit des images Certes, la musique peut accompagner de maniĂšre fĂ©conde des images dans certains films oĂč elle participe d’une sorte de forme d’art total. Elle ne fait alors que suggĂ©rer de l’inexprimable en corrĂ©lation avec le champ sĂ©mantique ouvert par l’image. On se rappelle l’Adagietto de la Ve Symphonie de Mahler au dĂ©but de Mort Ă  Venise oĂč image et son mĂȘlent de maniĂšre Ă©mouvante deux ordres de douceur voluptueuse. Beethoven est universaliste et fraternel De mĂȘme, mais dans un tout autre registre, alors que Tiresia, de Bertrand Bonello, nous place devant l’image impressionnante du bouillonnement de la lave en fusion, cette force tellurique se trouve Ă  la fois renforcĂ©e et humanisĂ©e par l’énergie rayonnante et chaleureuse de l’Allegretto de la 7e Symphonie de Beethoven. Ce mouvement est aussi utilisĂ© dans Le Discours d’un roi de Tom Hooper apportant une sorte de deuxiĂšme voix au roi bĂšgue George VI lorsqu’il doit prononcer son discours de dĂ©claration de guerre Ă  l’Allemagne. Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă  consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă  lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă  des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
AuteurLudwig van Beethoven (1770-1827) Documents disponibles écrits par cet auteur Affiner la recherche. Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, Op.61 / Ludwig van Beethoven )) .) Les grands classiques du cinéma / Richard Wagner )) .) Intégrale des sonates pour piano et
Beethoven composa la Symphonie n°7 dans les annĂ©es 1811-1812. C’est une Ɠuvre oĂč le rythme, plus que la mĂ©lodie, joue le premier rĂŽle
 Deux siĂšcles plus tard, J. Hoarsley, pianiste de grand talent, revisite cette Ɠuvre. Tradition ou trahison ? Je regarde cette vidĂ©o une fois, peut-ĂȘtre deux. Quels sentiments, quelles Ă©motions m’habitent en regardant cette vidĂ©o ? De la musique Quelle beautĂ© et quelle invention que la musique ! Des notes qui se suivent et s’accompagnent; un rythme donnĂ© ; une Ă©motion suscitĂ©e
 Quelle place la musique a-t-elle dans ma vie ? A quel genre de musique suis-je le plus sensible ? Une oeuvre grandiose Parmi toutes les compositions et crĂ©ations, certaines traversent le temps. Leur mĂ©lodie, leur rythme parlent Ă  des gens de toutes gĂ©nĂ©rations, Ă  travers les siĂšcles. Qu’est-ce qui fait que, pour moi, une oeuvre peut traverser le temps et parler Ă  toute personne? Une oeuvre revisitĂ©e Dans cette vidĂ©o, le pianiste Joachim Hoarsley revisite le 2Ăšme Mouvement de la Symphonie n°7 de Beethoven ; il met en exergue le rythme de l’oeuvre en l’associant Ă  des rythmes de musique cubaine. Comment est-ce que je considĂšre cette reprise ? Est-ce pour moi de l’ordre du gĂ©nie ou de la trahison ? Ce pianiste, en outre, n’utilise pas que les touches de son piano, mais aussi le bois, les cordes
 tout ce qui constitue l’instrument quel effet cela me fait-il ? Enfin, si maintenant je cesse de comparer l’oeuvre de Beethoven et cette reprise et si j’écoute et regarde sans jugement la maniĂšre dont le pianiste utilise tout son instrument, qu’est-ce que cela provoque en moi ? De tout ce qui m’habite Ă  la fin de ce temps de priĂšre, je parle au Seigneur
 A la fin de ce temps de priĂšre, je note une ou deux choses qui me sont venues. Je peux les partager sur l’espace de la priĂšre continue.
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  • le discours d un roi musique beethoven